Non loin de São Paulo, l’agence Marilia Pellegrini Arquitetura a entièrement revu une vaste villa, la transformant en maison de campagne accueillant famille, amis et œuvres d’art dans une ambiance qui fait la part belle aux matières naturelles.
Par Nicolas Milon 17 janvier 2022
Dans la verdure de la campagne paulistaine, la villa ouvre en grand ses baies vitrées. Sur la terrasse, salon, grande table et cuisine d'extérieur dupliquent le confort de la maison. © Fran Parente
La villa, située dans une copropriété résidentielle de la ville de Porto Feliz, dans l'État de São Paulo, tient lieu de maison de campagne pour ses propriétaires, un jeune couple avec enfants établi à Rio de Janeiro. Pour cette jeune famille pleine de vie, l’architecte Marilia Pellegrini a conçu une rénovation qui permette à la maison de suivre le mode de vie trépidant de jeunes enfants en vacances et de nombreux amis accompagnés de leurs familles – nombreuses elles aussi – qui passent, séjournent et animent joyeusement les lieux. En conséquence, tout a été revu, seule l’enveloppe de la maison a été conservée.
On devine la cuisine derrière 4 panneaux en bois et fibre de Tucum. À gauche, l'entrée, au premier plan, la longue table à dîner peut accueillir amis et famille nombreuse. Chaises en cannage et suspensions en rotin tressé répondent au mur en bois fossilisé et à large porte en lattes de bois de Pequi. © Fran Parente
La villa accueille cinq suites, un salon, une cuisine, une buanderie, une salle à manger d’extérieur avec barbecue et piscine et un studio pour le personnel de maison. Le salon, vaste pièce de vie, ouvre sur une grande terrasse accueillant salon, salle à manger et cuisine d’extérieur. À l’intérieur, la grande pièce est divisée en autant de d’espaces de vie ouverts : salon, bar, coin télé, table à diner intime et vaste table toute en longueur permettant d’accueillir une dizaine de convives. Elle donne sur une cuisine attenante qui peut disparaître partiellement ou complètement derrière des panneaux coulissants en bois et fibre de Tucum. Peu de cloisons dans cet immense living-room à multiples fonctions. Nous sommes dans une maison de week-ends, que l’on vit entouré de proches et d’amis, sans le formalisme d’une maison de ville.
Le grand mur en bois fossilisé rappelle les villas modernistes des années 1960 dans un mix inspiré de matières, d'époques et de styles. © Fran Parente
Les matériaux utilisés – bois fossilisé sur un mur, pierre de basalte pour les sols, acier Corten et planches de bois de Pequi comme revêtement mural – nous rapprochent de la nature dans leur traitement brut. Le bois fossilisé est assemblé sans joints, les planches de Pequi arborent leurs formes irrégulières, les dalles de pierre de basalte sont assemblées avec des joints très fins, donnant l’illusion d’un revêtement d’un seul tenant. Menant à l'étage, l’escalier est en bois de chêne, utilisé également pour le parquet et la menuiserie de la partie nuit. En décoration, les fibres naturelles et les tissus teints avec des pigments naturels dialoguent avec la pierre brute. La console-bar taillée dans une épais morceau de Pequi massif voit son bord extérieur laissé libre et tortueux. Des designers brésilien de renom sont convoqués tels Claudia Moreira Salles ou encore Jean Gillon et son fauteuil Jangada avec ottomane, de 1968. Si le mobilier, choisi, alterne pièces de designers chinées et éditions contemporaines, les œuvres d’art d'Antonio Bandeira, Maria Polo, José Bechara ponctuent l’espace, à l’image de la sculpture de Vanderlei Lopes dans le couloir où deux ouvertures dans le mur laissent se déverser un flot de liquide en laiton poli qui s’écoulent comme de l’or sur les carreaux en terre de basalte. Façon de rappeler qu’en cette demeure de détente, tout et tous peuvent cohabiter, les amis avec la famille, les matières brutes avec les expressions artistiques les plus contemporaines, les fibres tressées et naturelles avec les pièces de designers brésiliens d’hier et d’aujourd’hui, dans un espace libre et apaisé.
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